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Corée du Sud: une crise politique aux accents économiques
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La survie politique d'Yoon Suk-yeol ne tient qu’à un fil. Samedi 14 décembre, le Parlement sud-coréen va s’exprimer sur une possible destitution du président. Dix jours après sa tentative d’instaurer la loi martiale qui a plongé le pays dans la crise, quels sont les impacts économiques de cette situation ? Décryptage.
La Corée du Sud, 14ème économie mondiale, 8ème exportateur du globe, pèse très lourd. Le pays rivalise avec ses voisins régionaux très puissants comme la Chine ou le Japon. Mais aujourd'hui, son économie est en perte de vitesse, la croissance ralentit. Elle est attendue autour des 2 % cette année, loin d'un taux de croissance avoisinant les 10 % dans les années 1990 grâce à sa production industrielle puis à son investissement sur le secteur électronique.
Cette réussite et cette émergence de l'économie sud-coréenne ont été permises grâce à un État interventionniste. Plusieurs plans ont été mis en place pour que la Corée du Sud reste un acteur incontournable. Pour n’en citer que deux, il y a le K Semi Conductor Strategy, en 2023, par exemple pour se repositionner sur le marché des semi-conducteurs en créant une stratégie nationale sur le sujet afin de rattraper les Taïwanais ou encore le Korean New Deal Program qui vise à stimuler l'économie en mettant l'accent sur la technologie verte.
Les chaebols, acteurs essentiels
Si ces stratégies sont mises en place par les autorités, les grands groupes sud-coréens y participent. Ces grands conglomérats, on les appelle les chaebols. Impossible de ne pas les évoquer. Les cinq plus grands sont Samsung, Hyundai, SK Group, LG et Lotte. En 2022, ils représentaient la moitié du PIB sud-coréen. D'ailleurs, depuis le début de la crise, ces entreprises sont autant inquiètes que discrètes.
Leur relation avec l'État est intimement étroite Si elles ont participé au développement économique du pays, elles présentent aussi un risque. Leur part des activités commerciales est telle que si l'un de ces mastodontes s'effondre, c'est la Corée du Sud dans son intégralité qui pourrait être en difficulté. L'économie se sépare rarement de la politique, et inversement. Gouvernement et chaebols sont un peu dans une relation d'amour-haine, voire collaboration-corruption. L'ancienne présidente du pays en a fait les frais en 2022, elle a été destituée et condamnée dans un scandale de corruption.
À écouter aussiLa Corée du Sud, exaspérée par la corruption de ses «chaebols»
Une instabilité qui inquiète
C’est donc clair. La situation politique du moment en Corée du Sud est liée à la situation économique. Si l'on met tous ces éléments bout à bout, on distingue bien la fébrilité du système sud-coréen. Ce marasme institutionnel et politique est parti du vote du budget pour 2025. Le président voulait augmenter les dépenses, ce que ne souhaitait pas l'opposition. Il a donc décrété brièvement, il y a dix jours, la loi martiale sous prétexte que ces dépenses étaient nécessaires à la sécurité nationale, sécurité économique, militaire et politique d'ailleurs. Il est aujourd'hui sur la sellette.
Cette instabilité ne risque pas d'arranger la situation du pays. L'impact à moyen terme commence à interroger et à inquiéter. En tout cas, une chose est sûre, cela ne rassure pas les investisseurs. La Corée du Sud étant ultra-dépendante des exportations, tout repose donc sur ce contexte commercial mondial, ce qui implique une certaine stabilité dans le pays.
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La survie politique d'Yoon Suk-yeol ne tient qu’à un fil. Samedi 14 décembre, le Parlement sud-coréen va s’exprimer sur une possible destitution du président. Dix jours après sa tentative d’instaurer la loi martiale qui a plongé le pays dans la crise, quels sont les impacts économiques de cette situation ? Décryptage.
La Corée du Sud, 14ème économie mondiale, 8ème exportateur du globe, pèse très lourd. Le pays rivalise avec ses voisins régionaux très puissants comme la Chine ou le Japon. Mais aujourd'hui, son économie est en perte de vitesse, la croissance ralentit. Elle est attendue autour des 2 % cette année, loin d'un taux de croissance avoisinant les 10 % dans les années 1990 grâce à sa production industrielle puis à son investissement sur le secteur électronique.
Cette réussite et cette émergence de l'économie sud-coréenne ont été permises grâce à un État interventionniste. Plusieurs plans ont été mis en place pour que la Corée du Sud reste un acteur incontournable. Pour n’en citer que deux, il y a le K Semi Conductor Strategy, en 2023, par exemple pour se repositionner sur le marché des semi-conducteurs en créant une stratégie nationale sur le sujet afin de rattraper les Taïwanais ou encore le Korean New Deal Program qui vise à stimuler l'économie en mettant l'accent sur la technologie verte.
Les chaebols, acteurs essentiels
Si ces stratégies sont mises en place par les autorités, les grands groupes sud-coréens y participent. Ces grands conglomérats, on les appelle les chaebols. Impossible de ne pas les évoquer. Les cinq plus grands sont Samsung, Hyundai, SK Group, LG et Lotte. En 2022, ils représentaient la moitié du PIB sud-coréen. D'ailleurs, depuis le début de la crise, ces entreprises sont autant inquiètes que discrètes.
Leur relation avec l'État est intimement étroite Si elles ont participé au développement économique du pays, elles présentent aussi un risque. Leur part des activités commerciales est telle que si l'un de ces mastodontes s'effondre, c'est la Corée du Sud dans son intégralité qui pourrait être en difficulté. L'économie se sépare rarement de la politique, et inversement. Gouvernement et chaebols sont un peu dans une relation d'amour-haine, voire collaboration-corruption. L'ancienne présidente du pays en a fait les frais en 2022, elle a été destituée et condamnée dans un scandale de corruption.
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Une instabilité qui inquiète
C’est donc clair. La situation politique du moment en Corée du Sud est liée à la situation économique. Si l'on met tous ces éléments bout à bout, on distingue bien la fébrilité du système sud-coréen. Ce marasme institutionnel et politique est parti du vote du budget pour 2025. Le président voulait augmenter les dépenses, ce que ne souhaitait pas l'opposition. Il a donc décrété brièvement, il y a dix jours, la loi martiale sous prétexte que ces dépenses étaient nécessaires à la sécurité nationale, sécurité économique, militaire et politique d'ailleurs. Il est aujourd'hui sur la sellette.
Cette instabilité ne risque pas d'arranger la situation du pays. L'impact à moyen terme commence à interroger et à inquiéter. En tout cas, une chose est sûre, cela ne rassure pas les investisseurs. La Corée du Sud étant ultra-dépendante des exportations, tout repose donc sur ce contexte commercial mondial, ce qui implique une certaine stabilité dans le pays.
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