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Au Kurdistan irakien, les peshmergas s'alarment d'une autonomie kurde en péril
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Les élections parlementaires au Kurdistan irakien ont eu lieu il y a plus de trois semaines, le 20 octobre, pourtant il n'y a toujours pas de gouvernement en vue. Les tensions entre les deux partis arrivés en tête paralysent la région depuis plusieurs mois déjà et affaiblissent son autonomie au profit de l’État central irakien. Une situation qui inquiète les vieux peshmergas, ces vétérans de la lutte pour l’indépendance du Kurdistan.
De notre envoyé spécial de retour de Slemani, Lucas Lazo
À Slemani, les murs de la vieille prison rouge affichent aujourd’hui les visages des combattants kurdes qui se sont battus dans les années 1980 pour un Kurdistan libéré du régime de Saddam Hussein. Rizgar Ramar, ancien combattant longtemps exilé en France, nous ouvre les portes de ce centre de torture, désormais lieu de mémoire. « J’ai rejoint les peshmergas en 1986, parce que le parti Baas était partout et a massacré les Kurdes. Ils ont détruit beaucoup de villages, se rappelle l'ancien combattant. Le parti Baas a mis mes parents dans la prison de Samawa, dans le sud de l'Irak, pendant deux ans. À l'école, on n'était pas libres. Il ne fallait pas parler de politique… donc, on a combattu le parti Baas. Moi, j'ai perdu un frère. On a perdu beaucoup de copains. Nous, on était un groupe de résistants. On était 40 combattants. Aujourd'hui, on n'est plus que huit. Le reste, ils sont morts au combat. »
Dans le café du musée, les murs résonnent du claquement des dominos sur la table. Rizgar s’y réunit avec ses camarades pour discuter de l’avenir du Kurdistan. La région autonome a tenu des élections fin octobre attendues depuis deux ans. Depuis, les partis kurdes négocient la formation d’un gouvernement, mais cela pourrait prendre du temps. « Comme les partis politiques kurdes ne sont pas très unis, ils sont corrompus, dénonce Rizgar Ramar. J’espère que ça ne sera pas les dernières élections, parce qu’actuellement, l’État central irakien peut tout contrôler. Déjà, il contrôle les salaires, il contrôle le pétrole. Moi, je suis très très pessimiste pour ça. »
À lire aussi Kurdistan irakien : au lendemain des législatives, la lassitude de certains électeurs
« Un jour, il y aura un Kurdistan libre, pour nous »
Pour Bagdad, la paralysie des institutions kurdes est une aubaine. Depuis peu, c’est le gouvernement fédéral irakien qui distribue les pensions des peshmergas. Pour Rizgar Ramar, c'est une atteinte insupportable à la souveraineté du Kurdistan : « Je suis pour un pays indépendant pour les Kurdes, et je pense que tous les politiciens kurdes ont trahi, parce que les dirigeants actuels, ils n’ont pas combattu… Ça, c’est très très difficile à accepter. »
Le Kurdistan est dirigé par une nouvelle génération de leaders, dont les divisions affaiblissent l’autonomie de la région gagnée en 1991 après des années de lutte. « Un jour, il y aura un Kurdistan libre, pour nous. Peut-être que c’est un peu loin, mais je suis sûr et certain qu’il y aura un pays libre pour nous », espère le peshmerga.
Pour l’instant, l’urgence est à la formation d’un gouvernement, au risque de voir Bagdad gagner toujours plus d’influence dans la région autonome kurde.
À lire aussiLégislatives au Kurdistan irakien: une jeunesse marquée par la lassitude et le découragement
24 episodios
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À Slemani, les murs de la vieille prison rouge affichent aujourd’hui les visages des combattants kurdes qui se sont battus dans les années 1980 pour un Kurdistan libéré du régime de Saddam Hussein. Rizgar Ramar, ancien combattant longtemps exilé en France, nous ouvre les portes de ce centre de torture, désormais lieu de mémoire. « J’ai rejoint les peshmergas en 1986, parce que le parti Baas était partout et a massacré les Kurdes. Ils ont détruit beaucoup de villages, se rappelle l'ancien combattant. Le parti Baas a mis mes parents dans la prison de Samawa, dans le sud de l'Irak, pendant deux ans. À l'école, on n'était pas libres. Il ne fallait pas parler de politique… donc, on a combattu le parti Baas. Moi, j'ai perdu un frère. On a perdu beaucoup de copains. Nous, on était un groupe de résistants. On était 40 combattants. Aujourd'hui, on n'est plus que huit. Le reste, ils sont morts au combat. »
Dans le café du musée, les murs résonnent du claquement des dominos sur la table. Rizgar s’y réunit avec ses camarades pour discuter de l’avenir du Kurdistan. La région autonome a tenu des élections fin octobre attendues depuis deux ans. Depuis, les partis kurdes négocient la formation d’un gouvernement, mais cela pourrait prendre du temps. « Comme les partis politiques kurdes ne sont pas très unis, ils sont corrompus, dénonce Rizgar Ramar. J’espère que ça ne sera pas les dernières élections, parce qu’actuellement, l’État central irakien peut tout contrôler. Déjà, il contrôle les salaires, il contrôle le pétrole. Moi, je suis très très pessimiste pour ça. »
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Le Kurdistan est dirigé par une nouvelle génération de leaders, dont les divisions affaiblissent l’autonomie de la région gagnée en 1991 après des années de lutte. « Un jour, il y aura un Kurdistan libre, pour nous. Peut-être que c’est un peu loin, mais je suis sûr et certain qu’il y aura un pays libre pour nous », espère le peshmerga.
Pour l’instant, l’urgence est à la formation d’un gouvernement, au risque de voir Bagdad gagner toujours plus d’influence dans la région autonome kurde.
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