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États-Unis: en Caroline du Nord, l’accès à l’avortement face à l’afflux de patients des États du Sud-Est

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À la veille de l'élection présidentielle, Kamala Harris continue de faire campagne sur l'une de ses mesures phares, le rétablissement de l’accès à l’avortement dans l’ensemble du pays. Dans le sud-est du pays, la Caroline du Nord est désormais l’État le plus proche pour avoir accès à l’avortement. Il y est autorisé jusqu’à 12 semaines. Dans cet État, les associations d’accès à l’avortement ont vu les demandes augmenter, entraînant des difficultés pour y répondre.

De notre envoyé spécial à Greensboro, en Caroline du Nord,

La nomination de juges conservateurs par Donald Trump avait permis de mettre fin à l’arrêt Roe v Wade et de laisser à chaque État le choix de légiférer sur l'avortement. Depuis, 21 États ont interdit partiellement l’avortement et 13 totalement. Certains, comme le Texas, poursuivent également en justice quiconque aiderait une personne à avorter.

Suite à cette vague d’interdictions, la Caroline du Nord reçoit de nombreuses patientes en provenance d'États du Sud-Est des États-Unis qui cherchent à avorter. Certaines semaines, l’association où travaille Camille reçoit le double, voir le triple du nombre d’appels. « On parle de devoir quitter sa ville, son village, son comté, pour aller dans un autre comté ou un autre État pour bénéficier des soins dont on a besoin, explique-t-elle. En sachant que dans le Sud, on ne peut pas se sentir en sécurité en allant voir son médecin quand on est Noire, queer ou femme. Et tous ces facteurs s’amplifient quand il faut quitter son État pour recevoir des soins. »

À lire aussiUSA 2024: l'avortement au cœur de la campagne présidentielle

De son côté, Brandi, elle aussi impliquée dans des associations d’accès à l’avortement, a parfois du mal à gérer cet afflux de demandes. « C’est dur parfois de mettre des limites, car l’accès à l’avortement pour certains peut être une question de vie ou de mort, se désole-t-elle, ça peut déterminer le reste de leur vie. »

Brandi avoue éprouver beaucoup de pression : « Si je ne réponds pas à ce message, cette personne n’aura peut-être pas accès aux soins dont elle a besoin. Les gens savent qui on est et ce que l’on fait. Parfois, je ne peux pas aller au restaurant sans qu’on me demande où trouver ceci ou comment faire cela... Et ça a aussi des conséquences sur mon travail et ma capacité d'écoute. »

À écouter dans La Marche du mondeUSA/IVG: un droit juridique, une histoire politique

Les dépenses pour se faire avorter explosent

Ces associations fournissent un accompagnement psychologique, mais surtout matériel et financier. Et le nombre croissant de demandes implique forcément plus d’argent. « Avant, c’était : "Il faut qu’on trouve 200 dollars pour aller dans une autre ville pour se faire avorter", témoigne Brandi. Maintenant, il faut trouver 800 dollars pour prendre l’avion et se faire avorter… Notre travail ne se résume pas à quelques jours d’appels et de SMS, il y a beaucoup d’emails et de panique. »

Et ces militants pour l’accès à l’avortement sont parfois la cible de menaces ou de harcèlement en ligne, comme l’explique une autre militante, Morgan Carter. « Ils vous trouvent sur les réseaux sociaux et vous envoient des messages… J’ai de la chance, je n'en ai pas reçu autant que d’autres, mais on reçoit des messages où on nous traite d'assassin. Et c’est tout simplement faux, s'indigne-t-elle. En plus, les théories complotistes d’extrême droite s’y ajoutent. Parfois, je ne comprends même pas les messages, je me dis OK et je passe à autre chose. »

Mais ces militants s’émeuvent de l’augmentation du nombre d’initiatives locales et d’entraides pour garantir l’accès à l’avortement.

À lire aussiÉtats-Unis: les fausses cliniques, un nouvel outil pour lutter contre l’avortement

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De notre envoyé spécial à Greensboro, en Caroline du Nord,

La nomination de juges conservateurs par Donald Trump avait permis de mettre fin à l’arrêt Roe v Wade et de laisser à chaque État le choix de légiférer sur l'avortement. Depuis, 21 États ont interdit partiellement l’avortement et 13 totalement. Certains, comme le Texas, poursuivent également en justice quiconque aiderait une personne à avorter.

Suite à cette vague d’interdictions, la Caroline du Nord reçoit de nombreuses patientes en provenance d'États du Sud-Est des États-Unis qui cherchent à avorter. Certaines semaines, l’association où travaille Camille reçoit le double, voir le triple du nombre d’appels. « On parle de devoir quitter sa ville, son village, son comté, pour aller dans un autre comté ou un autre État pour bénéficier des soins dont on a besoin, explique-t-elle. En sachant que dans le Sud, on ne peut pas se sentir en sécurité en allant voir son médecin quand on est Noire, queer ou femme. Et tous ces facteurs s’amplifient quand il faut quitter son État pour recevoir des soins. »

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De son côté, Brandi, elle aussi impliquée dans des associations d’accès à l’avortement, a parfois du mal à gérer cet afflux de demandes. « C’est dur parfois de mettre des limites, car l’accès à l’avortement pour certains peut être une question de vie ou de mort, se désole-t-elle, ça peut déterminer le reste de leur vie. »

Brandi avoue éprouver beaucoup de pression : « Si je ne réponds pas à ce message, cette personne n’aura peut-être pas accès aux soins dont elle a besoin. Les gens savent qui on est et ce que l’on fait. Parfois, je ne peux pas aller au restaurant sans qu’on me demande où trouver ceci ou comment faire cela... Et ça a aussi des conséquences sur mon travail et ma capacité d'écoute. »

À écouter dans La Marche du mondeUSA/IVG: un droit juridique, une histoire politique

Les dépenses pour se faire avorter explosent

Ces associations fournissent un accompagnement psychologique, mais surtout matériel et financier. Et le nombre croissant de demandes implique forcément plus d’argent. « Avant, c’était : "Il faut qu’on trouve 200 dollars pour aller dans une autre ville pour se faire avorter", témoigne Brandi. Maintenant, il faut trouver 800 dollars pour prendre l’avion et se faire avorter… Notre travail ne se résume pas à quelques jours d’appels et de SMS, il y a beaucoup d’emails et de panique. »

Et ces militants pour l’accès à l’avortement sont parfois la cible de menaces ou de harcèlement en ligne, comme l’explique une autre militante, Morgan Carter. « Ils vous trouvent sur les réseaux sociaux et vous envoient des messages… J’ai de la chance, je n'en ai pas reçu autant que d’autres, mais on reçoit des messages où on nous traite d'assassin. Et c’est tout simplement faux, s'indigne-t-elle. En plus, les théories complotistes d’extrême droite s’y ajoutent. Parfois, je ne comprends même pas les messages, je me dis OK et je passe à autre chose. »

Mais ces militants s’émeuvent de l’augmentation du nombre d’initiatives locales et d’entraides pour garantir l’accès à l’avortement.

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