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# RADIO.AFRIQUEMEDIA INTERNATIONAL/ GEOPOLITIQUE INTERNATIONALE/ LES ANALYSES DE LUC MICHEL (EXPERT EODE) SUR AFRIQUE.MEDIA.TV : GEOPOLIQUE DE TAIWAN, LES RACINES DE LA CONFRONTATION SINO-AMERICAINE

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2023 05 15

GEOPOLITIQUE INTERNATIONALE/
Les analyses du géopoliticien Luc Michel (expert EODE) dans l’émission GEOPOLITIQUE INTERNATIONALE sur AFRIQUE.MEDIA.TV :
TENSIONS CHINE-USA

LES MANŒUVRES D’ENCERCLEMENT DE TAIWAN PAR L’ARMEE CHINOISE ETAIENT D’ABORD POLITIQUES AVANT D’ETRE MILITAIRES.

La guerre n’est pas pour tout de suite car Pékin a d’autres options. Mais si celles-ci échouent, alors tout est possible.

Personne, ni la Chine malgré les apparences, ni les États-Unis, ni surtout les Taiwanais eux-mêmes, ne veulent de la guerre. En tous cas pas aujourd’hui. Et pourtant, depuis trois jours, on joue à se faire peur autour de cette île de 24 millions d’habitants devenue, comme l’a titré il y a quelques années l’hebdomadaire The Economist, « l’endroit le plus dangereux au monde ».

Les moyens déployés par l’Armée populaire de libération chinoise sont considérables, y compris le porte avion Shandong, fierté de la marine de Pékin, et l’apparition dans les airs du nouveau jet de combat chinois, le J-15. Les manœuvres, avec violation répétée de la zone d’identification aérienne taiwanaise, ont tout de la répétition générale d’une éventuelle invasion de l’île.

Et dans ce climat de tension extrême, un destroyer américain a fait son apparition pour une mission de liberté de navigation dans les eaux internationales, au milieu des manœuvres de la marine chinoise.

Personne ne veut la guerre, mais celle-ci est à la merci d’un incident, d’une escalade non désirée. Elle est surtout une des options sur la table, autour d’une crise qui a tout pour s’aggraver dans les prochains mois et années, car il n’y a pas de bonne solution.

Pékin ne pouvait pas laisser passer sans réagir le voyage aux États-Unis de la présidente taiwanaise Tsai Ing-wen, et surtout sa rencontre en Californie avec le Président de la Chambre des représentants, le républicain Kevin McCarthy. Mais, sans doute parce que McCarthy ne s’est pas rendu à Taiwan, la réaction a été moins dramatique que l’an dernier : pour la visite de Nancy Pelosi à Taipei, il y avait eu des tirs de missiles au-dessus de l’île.

Mais le message reste clair : Taiwan est, comme le dit Xi Jinping, « le cœur du cœur » de la politique chinoise ; Le numéro un chinois va même plus loin en confiant à ses visiteurs que toute velléité d’indépendance de l’île constitue « une humiliation personnelle », une personnalisation de l’enjeu.

Pékin est-il pour autant prêt à se lancer dans une aventure militaire pour conquérir Taiwan ? Pas dans l’immédiat, à la fois parce que l’armée chinoise n’est pas prête, mais aussi parce que la Chine a d’autres options.

L’échéance à retenir, c’est janvier 2024, dans moins d’un an. Il y aura des élections présidentielle et législatives dans cette île authentiquement démocratique, qui a déjà connu plusieurs alternances politiques.

La Présidente actuelle, issue du parti démocratique progressiste, le DPP, historiquement pro-indépendance mais aujourd’hui favorable au statu quo, ne peut pas se représenter après deux mandats. Le jeu est donc plus ouvert, entre son vice-président, Lai Tching-te, qui portera les couleurs du DPP, et un candidat à choisir pour le principal parti d’opposition, le Kuomintang, héritier du général Tchang Kai-chek, le rival de Mao, plus favorable au rapprochement avec Pékin.
La Chine a tout intérêt à favoriser une victoire du Kuomintang, en présentant ainsi l’enjeu : d’un côté l’apaisement avec le Kuomintang, de l’autre la guerre avec le DPP… Les Taiwanais sont dans leur grande majorité, hostiles à tout rapprochement avec la Chine. Mais un intense travail de sape psychologique est à attendre de la part de Pékin.

Si, comme on s’y attend, le DPP remporte une nouvelle fois les élections, on entrera dans la zone de tous les dangers, car la voie pacifique sera alors bouchée. Les manœuvres des derniers jours seront alors vraiment des répétitions générales.

* RADIO.AFRIQUEMEDIA INTERNATIONAL
https://www.podcastics.com/podcast/radioafriquemedia-international/
* WebTV AFRIQUE MEDIA
http://www.afriquemedia-webtv.org/

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TENSIONS CHINE-USA

LES MANŒUVRES D’ENCERCLEMENT DE TAIWAN PAR L’ARMEE CHINOISE ETAIENT D’ABORD POLITIQUES AVANT D’ETRE MILITAIRES.

La guerre n’est pas pour tout de suite car Pékin a d’autres options. Mais si celles-ci échouent, alors tout est possible.

Personne, ni la Chine malgré les apparences, ni les États-Unis, ni surtout les Taiwanais eux-mêmes, ne veulent de la guerre. En tous cas pas aujourd’hui. Et pourtant, depuis trois jours, on joue à se faire peur autour de cette île de 24 millions d’habitants devenue, comme l’a titré il y a quelques années l’hebdomadaire The Economist, « l’endroit le plus dangereux au monde ».

Les moyens déployés par l’Armée populaire de libération chinoise sont considérables, y compris le porte avion Shandong, fierté de la marine de Pékin, et l’apparition dans les airs du nouveau jet de combat chinois, le J-15. Les manœuvres, avec violation répétée de la zone d’identification aérienne taiwanaise, ont tout de la répétition générale d’une éventuelle invasion de l’île.

Et dans ce climat de tension extrême, un destroyer américain a fait son apparition pour une mission de liberté de navigation dans les eaux internationales, au milieu des manœuvres de la marine chinoise.

Personne ne veut la guerre, mais celle-ci est à la merci d’un incident, d’une escalade non désirée. Elle est surtout une des options sur la table, autour d’une crise qui a tout pour s’aggraver dans les prochains mois et années, car il n’y a pas de bonne solution.

Pékin ne pouvait pas laisser passer sans réagir le voyage aux États-Unis de la présidente taiwanaise Tsai Ing-wen, et surtout sa rencontre en Californie avec le Président de la Chambre des représentants, le républicain Kevin McCarthy. Mais, sans doute parce que McCarthy ne s’est pas rendu à Taiwan, la réaction a été moins dramatique que l’an dernier : pour la visite de Nancy Pelosi à Taipei, il y avait eu des tirs de missiles au-dessus de l’île.

Mais le message reste clair : Taiwan est, comme le dit Xi Jinping, « le cœur du cœur » de la politique chinoise ; Le numéro un chinois va même plus loin en confiant à ses visiteurs que toute velléité d’indépendance de l’île constitue « une humiliation personnelle », une personnalisation de l’enjeu.

Pékin est-il pour autant prêt à se lancer dans une aventure militaire pour conquérir Taiwan ? Pas dans l’immédiat, à la fois parce que l’armée chinoise n’est pas prête, mais aussi parce que la Chine a d’autres options.

L’échéance à retenir, c’est janvier 2024, dans moins d’un an. Il y aura des élections présidentielle et législatives dans cette île authentiquement démocratique, qui a déjà connu plusieurs alternances politiques.

La Présidente actuelle, issue du parti démocratique progressiste, le DPP, historiquement pro-indépendance mais aujourd’hui favorable au statu quo, ne peut pas se représenter après deux mandats. Le jeu est donc plus ouvert, entre son vice-président, Lai Tching-te, qui portera les couleurs du DPP, et un candidat à choisir pour le principal parti d’opposition, le Kuomintang, héritier du général Tchang Kai-chek, le rival de Mao, plus favorable au rapprochement avec Pékin.
La Chine a tout intérêt à favoriser une victoire du Kuomintang, en présentant ainsi l’enjeu : d’un côté l’apaisement avec le Kuomintang, de l’autre la guerre avec le DPP… Les Taiwanais sont dans leur grande majorité, hostiles à tout rapprochement avec la Chine. Mais un intense travail de sape psychologique est à attendre de la part de Pékin.

Si, comme on s’y attend, le DPP remporte une nouvelle fois les élections, on entrera dans la zone de tous les dangers, car la voie pacifique sera alors bouchée. Les manœuvres des derniers jours seront alors vraiment des répétitions générales.

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