Artwork

Contenido proporcionado por Radio Nova. Todo el contenido del podcast, incluidos episodios, gráficos y descripciones de podcast, lo carga y proporciona directamente Radio Nova o su socio de plataforma de podcast. Si cree que alguien está utilizando su trabajo protegido por derechos de autor sin su permiso, puede seguir el proceso descrito aquí https://es.player.fm/legal.
Player FM : aplicación de podcast
¡Desconecta con la aplicación Player FM !

Jean d’Amérique : « Demain, la poésie sortira de l’usine »

5:30
 
Compartir
 

Manage episode 292758454 series 2787495
Contenido proporcionado por Radio Nova. Todo el contenido del podcast, incluidos episodios, gráficos y descripciones de podcast, lo carga y proporciona directamente Radio Nova o su socio de plataforma de podcast. Si cree que alguien está utilizando su trabajo protegido por derechos de autor sin su permiso, puede seguir el proceso descrito aquí https://es.player.fm/legal.

Entre Paris et Bruxelles, ce poète et dramaturge haïtien jette les bases d’une « politique de poétique publique », où des ouvriers du verbe fabriqueront à la chaîne des sandwichs composés « d’un morceau de cœur, d’une tranche d’âme et quelques pincées de rêves ».


« Ma mère me raconte qu’à une époque, prendre la plume pour donner des ailes à un cœur était élégance, que longtemps on a écrit des lettres à l’autre, on a déclaré sa flamme sur le papier, et c’était si beau, incandescent. Je suis depuis deux ans face à une feuille que je voudrais remplir de tendresse. Je ne quitterai pas le chantier. J’écrirai à ma lune avant la tombée de la nuit. Je lui écrirai car je ne sais quoi faire d’autre. Il y a longtemps que je cherche un chemin vers mon cœur-miroir, la fille appelée Silence, mais son père fait écran, il la garde sous son aile à l’école ou l’enferme dans une maison luxueuse protégée par un mur immense et une cohorte de barbelés. Que faire ? Lui écrire ? Je m’y mets. »


Dans Soleil à coudre, son premier roman publié ce printemps aux éditions Actes Sud, le poète et dramaturge haïtien Jean d’Amérique, 26 ans, décrit les turpitudes de Tête Fêlée, habitante d’un quartier « enveloppé d’une odeur de charogne et d’un cortège de mouches », qui brûle de désir pour l’une de ses camarades de lycée, mystérieusement surnommée Silence ; alors l’amoureuse rature, déchire et reprend sans cesse sa lettre, en espérant parallèlement que l’école saura « la tirer de ce bidonville crasseux ».


À bord de L’Arche de Nova, Tête Fêlée trouvera peut-être la solution à ses problèmes d’inspiration. Entre Paris, Bruxelles et « un peu » Port-au-Prince, l’auteur de Cathédrale de cochons ou de Nul chemin dans la peau que saignante étreinte jette ici les bases d’une « politique de poétique publique », où des ouvriers du verbe fabriqueront à la chaîne des sandwichs composés « d’un morceau de cœur, d’une tranche d’âme et quelques pincées de rêves », en se figurant lui-même employé de ses futures manufactures parnassiennes dirigées par un certain… Karl Marx. Au passage, Jean d’Amérique rend hommage à ses maîtres, en particulier René Depestre et son « état de poésie », tout en déclamant pour Nova son Discours du champ brûlé, semé dans le recueil Atelier du silence (Cheyne, 2020) et tranché dans le bois de sa « pensée-forêt ». Timber !


Réalisation : Mathieu Boudon.


Image : Factotum de Bent Hamer, adapté du roman de Charles Bukowski (2005).

  continue reading

236 episodios

Artwork
iconCompartir
 
Manage episode 292758454 series 2787495
Contenido proporcionado por Radio Nova. Todo el contenido del podcast, incluidos episodios, gráficos y descripciones de podcast, lo carga y proporciona directamente Radio Nova o su socio de plataforma de podcast. Si cree que alguien está utilizando su trabajo protegido por derechos de autor sin su permiso, puede seguir el proceso descrito aquí https://es.player.fm/legal.

Entre Paris et Bruxelles, ce poète et dramaturge haïtien jette les bases d’une « politique de poétique publique », où des ouvriers du verbe fabriqueront à la chaîne des sandwichs composés « d’un morceau de cœur, d’une tranche d’âme et quelques pincées de rêves ».


« Ma mère me raconte qu’à une époque, prendre la plume pour donner des ailes à un cœur était élégance, que longtemps on a écrit des lettres à l’autre, on a déclaré sa flamme sur le papier, et c’était si beau, incandescent. Je suis depuis deux ans face à une feuille que je voudrais remplir de tendresse. Je ne quitterai pas le chantier. J’écrirai à ma lune avant la tombée de la nuit. Je lui écrirai car je ne sais quoi faire d’autre. Il y a longtemps que je cherche un chemin vers mon cœur-miroir, la fille appelée Silence, mais son père fait écran, il la garde sous son aile à l’école ou l’enferme dans une maison luxueuse protégée par un mur immense et une cohorte de barbelés. Que faire ? Lui écrire ? Je m’y mets. »


Dans Soleil à coudre, son premier roman publié ce printemps aux éditions Actes Sud, le poète et dramaturge haïtien Jean d’Amérique, 26 ans, décrit les turpitudes de Tête Fêlée, habitante d’un quartier « enveloppé d’une odeur de charogne et d’un cortège de mouches », qui brûle de désir pour l’une de ses camarades de lycée, mystérieusement surnommée Silence ; alors l’amoureuse rature, déchire et reprend sans cesse sa lettre, en espérant parallèlement que l’école saura « la tirer de ce bidonville crasseux ».


À bord de L’Arche de Nova, Tête Fêlée trouvera peut-être la solution à ses problèmes d’inspiration. Entre Paris, Bruxelles et « un peu » Port-au-Prince, l’auteur de Cathédrale de cochons ou de Nul chemin dans la peau que saignante étreinte jette ici les bases d’une « politique de poétique publique », où des ouvriers du verbe fabriqueront à la chaîne des sandwichs composés « d’un morceau de cœur, d’une tranche d’âme et quelques pincées de rêves », en se figurant lui-même employé de ses futures manufactures parnassiennes dirigées par un certain… Karl Marx. Au passage, Jean d’Amérique rend hommage à ses maîtres, en particulier René Depestre et son « état de poésie », tout en déclamant pour Nova son Discours du champ brûlé, semé dans le recueil Atelier du silence (Cheyne, 2020) et tranché dans le bois de sa « pensée-forêt ». Timber !


Réalisation : Mathieu Boudon.


Image : Factotum de Bent Hamer, adapté du roman de Charles Bukowski (2005).

  continue reading

236 episodios

Kaikki jaksot

×
 
Loading …

Bienvenido a Player FM!

Player FM está escaneando la web en busca de podcasts de alta calidad para que los disfrutes en este momento. Es la mejor aplicación de podcast y funciona en Android, iPhone y la web. Regístrate para sincronizar suscripciones a través de dispositivos.

 

Guia de referencia rapida