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Etienne de Poncins: «Il faut réarmer face à des guerres hybrides où c’est la loi du plus fort qui s’impose»

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Alors que la Pologne pro-européen Donald Tusk hérite de la présidence tournante du Conseil de l’UE, nous recevons l’ambassadeur de France en Pologne, Etienne de Poncins, qui était en poste à Kiev lorsque Vladimir Poutine a déclenché sa guerre contre l’Ukraine.

À la présidence du Conseil de l’Union européenne, la Pologne a succédé à la Hongrie de Viktor Orban. Pendant les six mois de sa présidence, le dirigeant hongrois a multiplié les voyages polémiques – en Russie ou en Chine, par exemple – et « la Hongrie n'a pas joué collectif. Elle n'a pas joué son rôle de présidence qui est d'essayer de faire converger les positions. Au contraire, ils ont joué leur rôle en individualiste », déplore Etienne de Poncins. La passation de pouvoir a été chaotique, cela en raison de l’asile politique accordé par la Hongrie à l’ancien vice-ministre de la Justice polonais, membre du parti d’opposition Droit et Justice (PiS), et qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen émis par son pays : « Cela ne se fait pas entre États européens. Orban joue le jeu de l’opposition à Donald Tusk ! » estime Etienne de Poncins, qui se réjouit du bon timing de cette présidence polonaise « utile ».

La Pologne a été en conflit avec Bruxelles pendant huit ans lorsqu’elle était dirigée par le PiS ultra-conservateur, pour manquement à l’État de droit. Le Premier ministre Donald Tusk a « la volonté de sortir de cette période-là. Mais il y a des difficultés pour faire passer ce retour à l'État de droit, notamment en raison d’une cohabitation très dure avec le président polonais Alexander Duda, de l'ancien parti au pouvoir », nous explique Etienne de Poncins. Donald Tusk a dû former une coalition avec des partis, centristes et libéraux, mais aussi conservateurs « donc sur tous ces sujets de société qui ont beaucoup mobilisé l'électorat que ce soit sur l'adoption de l'équivalent de notre PACS, l’union des homosexuels, ou sur l'avortement, il faut bien reconnaître que les progrès n'ont pas été aussi rapides qu’on pouvait l’espérer ».

Depuis le retour au pouvoir de Donald Tusk il y a un an, la Pologne est en train de s’imposer sur la scène européenne, alors même que la France et l’Allemagne sont fragilisées par les échéances électorales. Etienne de Poncins parle d’un « moment polonais en Europe », « qui avait eu raison en alertant pendant des années sur le danger russe, apparaît comme le soutien principal ou très en pointe sur la guerre en Ukraine ». Enfin, le pays a un remarquable résultat économique, avec un chômage à 2,5 %, et sa croissance est la plus forte d’Europe.

Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, qui veut imposer un cessez-le-feu très rapide en Ukraine, n’inquiète pas le diplomate outre mesure : « Du côté des Européens, il y a beaucoup de concertations pour voir comment maintenir ce soutien à l'Ukraine. Il y a des échanges à tous les niveaux, en divers formats, pour faire en sorte que l'Europe soit entendue, qu'elle soit à la table des négociations. Pour l'instant, la tendance très largement majoritaire, c'est quand même le soutien à l'Ukraine », juge l’ambassadeur, qui espère « pendant la présidence polonaise, l'adoption d'un nouveau paquet de sanctions, le 16e paquet de sanctions envers la Russie, et le maintien de ce soutien aussi longtemps qu'il le faudra ».

Donald Trump emmène Elon Musk dans ses bagages à Washington. Paris a exhorté la Commission européenne à une plus grande fermeté vis-à-vis du milliardaire, qui soutient le parti d'extrême droite AfD en Allemagne. L’Europe « cherche à se réarmer dans ce domaine-là pour faire face à des guerres hybrides dans un monde où c’est la loi de la force qui s’impose, et il n’est pas trop tard », confirme Etienne de Poncins. « Il faut se préparer, se réarmer, également militairement, et c'est l'objet des programmes que nous conduisons », ajoute-t-il. Avec 4 % de son PIB dédié à la défense, la Pologne fait figure d’exemple : « Elle nous montre le chemin avec cette volonté de réarmement parce qu'elle est en première ligne, avec les pays baltes. »

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À la présidence du Conseil de l’Union européenne, la Pologne a succédé à la Hongrie de Viktor Orban. Pendant les six mois de sa présidence, le dirigeant hongrois a multiplié les voyages polémiques – en Russie ou en Chine, par exemple – et « la Hongrie n'a pas joué collectif. Elle n'a pas joué son rôle de présidence qui est d'essayer de faire converger les positions. Au contraire, ils ont joué leur rôle en individualiste », déplore Etienne de Poncins. La passation de pouvoir a été chaotique, cela en raison de l’asile politique accordé par la Hongrie à l’ancien vice-ministre de la Justice polonais, membre du parti d’opposition Droit et Justice (PiS), et qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen émis par son pays : « Cela ne se fait pas entre États européens. Orban joue le jeu de l’opposition à Donald Tusk ! » estime Etienne de Poncins, qui se réjouit du bon timing de cette présidence polonaise « utile ».

La Pologne a été en conflit avec Bruxelles pendant huit ans lorsqu’elle était dirigée par le PiS ultra-conservateur, pour manquement à l’État de droit. Le Premier ministre Donald Tusk a « la volonté de sortir de cette période-là. Mais il y a des difficultés pour faire passer ce retour à l'État de droit, notamment en raison d’une cohabitation très dure avec le président polonais Alexander Duda, de l'ancien parti au pouvoir », nous explique Etienne de Poncins. Donald Tusk a dû former une coalition avec des partis, centristes et libéraux, mais aussi conservateurs « donc sur tous ces sujets de société qui ont beaucoup mobilisé l'électorat que ce soit sur l'adoption de l'équivalent de notre PACS, l’union des homosexuels, ou sur l'avortement, il faut bien reconnaître que les progrès n'ont pas été aussi rapides qu’on pouvait l’espérer ».

Depuis le retour au pouvoir de Donald Tusk il y a un an, la Pologne est en train de s’imposer sur la scène européenne, alors même que la France et l’Allemagne sont fragilisées par les échéances électorales. Etienne de Poncins parle d’un « moment polonais en Europe », « qui avait eu raison en alertant pendant des années sur le danger russe, apparaît comme le soutien principal ou très en pointe sur la guerre en Ukraine ». Enfin, le pays a un remarquable résultat économique, avec un chômage à 2,5 %, et sa croissance est la plus forte d’Europe.

Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, qui veut imposer un cessez-le-feu très rapide en Ukraine, n’inquiète pas le diplomate outre mesure : « Du côté des Européens, il y a beaucoup de concertations pour voir comment maintenir ce soutien à l'Ukraine. Il y a des échanges à tous les niveaux, en divers formats, pour faire en sorte que l'Europe soit entendue, qu'elle soit à la table des négociations. Pour l'instant, la tendance très largement majoritaire, c'est quand même le soutien à l'Ukraine », juge l’ambassadeur, qui espère « pendant la présidence polonaise, l'adoption d'un nouveau paquet de sanctions, le 16e paquet de sanctions envers la Russie, et le maintien de ce soutien aussi longtemps qu'il le faudra ».

Donald Trump emmène Elon Musk dans ses bagages à Washington. Paris a exhorté la Commission européenne à une plus grande fermeté vis-à-vis du milliardaire, qui soutient le parti d'extrême droite AfD en Allemagne. L’Europe « cherche à se réarmer dans ce domaine-là pour faire face à des guerres hybrides dans un monde où c’est la loi de la force qui s’impose, et il n’est pas trop tard », confirme Etienne de Poncins. « Il faut se préparer, se réarmer, également militairement, et c'est l'objet des programmes que nous conduisons », ajoute-t-il. Avec 4 % de son PIB dédié à la défense, la Pologne fait figure d’exemple : « Elle nous montre le chemin avec cette volonté de réarmement parce qu'elle est en première ligne, avec les pays baltes. »

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