Casamance, itinéraire historique d’une idée d’autonomie
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Elgas vous emmène dans une terre qui fut celle de son enfance, auprès des flots de la mangrove, à l’ombre des fromagers géants, ancrés dans l’argile providentiel d’une terre hélas meurtrie depuis 40 ans. Une terre blessée par une guerre qui, si elle est entrée depuis une décennie dans une phase moins active, n’en reste pas moins vive dans la mémoire : la Casamance.
Celle des temps plus anciens, ceux de la colonie et de la construction d’une idée qui va faire son chemin, l’autonomie de cette région située à l’extrême-sud du Sénégal.
Avec l’historienne Séverine Awenengo Dalberto, chercheuse au CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et à l’IMAF (Institut des mondes africains), auteure de « L’idée de Casamance autonome, possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal » (éd. Karthala).
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Elgas : Quel est le premier enseignement qu'on peut tirer de cette fin du XIXème siècle sur la relation entre la colonie du Sénégal et sa composante, les territoires de Casamance ?
Séverine Awenengo Dalberto : C'est une relation coloniale. Le centre de la colonie, c'est Saint-Louis. Et Saint-Louis est éloignée des territoires de Casamance. Et administre à partir de rouages administratifs qui sont un district qui coiffe une administration en cercle. C'est une relation qui s'inscrit aussi dans des préjugés et des imaginaires coloniaux façonnés par la manière dont les Français ont envisagé le Sénégal. Et ils ont envisagé la colonie du Sénégal à partir d'une expérience ancienne du nord de la colonie. À partir de Saint-Louis, de Gorée, à partir des mondes wolofs, peuls, qu'ils connaissent depuis de nombreux siècles, lorsqu'on est à la fin du XIXème siècle. Donc c'est à travers ces préjugés, à travers cette connaissance qu'ils ont l'impression d'avoir acquise sur le nord du Sénégal, qu'ils vont regarder la Casamance et les sociétés casamançaises.
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